Un an après #MeToo, la prise de conscience de l’ampleur des violences sexuelles et sexistes reste timide. La réaction n’est pas à la hauteur et les violences sexuelles et sexistes sont encore largement banalisées par les institutions policières, judiciaires et médicales, par une partie des médias et de l’opinion publique.
Nous refusons de l’accepter !
Parce que les violences sexistes et sexuelles font partie du quotidien des femmes aujourd’hui en France et que ce constat nous est insupportable ;
Parce que l’action publique fait encore défaut alors qu’une volonté politique urgente, des politiques de prévention, de protection et de sanction sont une urgence absolue ;
Parce que s’attaquer aux violences sexistes et sexuelles c’est prendre conscience des nombreuses oppressions et discriminations qui se sur-ajoutent ;
Parce que #NousToutes, c’est bien de toutes les femmes qu’il s’agit. Aucune ne doit être mise de côté, d’autant moins toutes celles d’entre nous qui cumulent plusieurs oppressions et discriminations. Pour beaucoup d’entre nous, les agressions sexuelles et sexistes constituent une expérience inséparable du racisme, du validisme, de la précarité. Cette lutte doit inclure les droits de toutes les personnes discriminées, y compris les personnes trans, intersexes et lesbiennes, en situation de handicap, victimes du système prostitueur, personnes racisées, migrantes, etc
Pour toutes ces raisons, Europe Ecologie les Verts s’engage chaque jour contre les violences sexistes et sexuelles et participera à la marche contre les violences organisée samedi 24 novembre à la veille de la journée mondiale contre les violences faites aux femmes, et appelle à se mobiliser avec #NousToutes.
Le 24 novembre, faisons nombre pour que la peur et la honte change de camp !
Pour une véritable action publique, Europe Écologie – Les Verts demande un plan d’action d’urgence contre les violences, qui mettra la réponse à la hauteur de l’enjeu :
– prévention (campagnes nationales bi-annuelles) et formation obligatoire (des élu-e-s, des services de santé, police et justice, équipes éducatives, psychologues et personnel médical) ;
– accompagnement et écoute des victimes améliorés à chaque étape (multiplication des centres d’hébergements et logements dédiés, accès prioritaire aux logements sociaux, garantie du choix pour les victimes de pouvoir rester chez elles et en sécurité) ; amélioration de la mise en œuvre de l’ordonnance de protection, garantie du droit au séjour pour les femmes migrantes victimes de violences, généralisation des lieux d’accueil pour les victimes au sein des commissariats pour recueillir les plaintes.
– fin de l’impunité (spécialisation de la justice en matière d’infractions sexuelles et de violences faites aux femmes, renforcement important des moyens de la justice pour améliorer le traitement des affaires pénales et l’application des peines des personnes condamnées, la fin de la pratique, actuellement massive, de correctionnalisation des viols, reconnaissance du féminicide, un âge sous lequel l’atteinte sexuelle serait criminalisée, véritable protection des mineur-e-s, inversion de la charge de la preuve qui ne doit plus peser sur les victimes mais sur les présumés accusés). Nous demandons également que les différent-e–s intervenant-e-s de la chaîne judiciaire soient mieux formé-e-s et que les femmes soient moins souvent obligées de répéter leur témoignage.
Plus largement, les violences physiques, sexuelles et psychologiques que nous subissons ne sont pas uniquement le résultat d’actes individuels, mais d’une société patriarcale et capitaliste. Nous continuons à lutter contre des politiques économiques libérales socialement injustes, contre la violence étatiqueet pour un changement de mentalité vers une société féministe.
Nous marcherons avec #NousToutes le 24 novembre et nous participerons aux actions à travers la France à l’occasion de la journée internationale de lutte contre les violences faites aux femmes.
Les lieux de rendez-vous dans toute la France : https://www.noustoutes.org/nous-toutes-infos
Les propositions d’EELV pour un plan global d’urgence contre les violences sexistes et sexuelles : https://feminisme.eelv.fr/2017/12/08/pour-un-plan-global-durgence-et-une-reforme-de-la-justice-contre-les-violences-sexistes-et-sexuelles/