Rédaction épicène et genrage des textes : une proposition de recommandation
Partager

Un des freins à l’égalité entre les femmes et les hommes est l’invisibilité de celles-ci, physiquement, mais également dans l’écriture. Laurent Fabius puis Lionel Jospin se sont inscrits dans ce combat avec les circulaires pour la féminisation des noms de métier, en 1986 puis 1998.

La visibilité des femmes au même titre que les hommes est un acte politique, c’est pourquoi tous les textes issus d’EELV doivent faire apparaître le féminin à égalité du masculin.

  1. En toute occasion, et sans innovation grammaticale particulière, on peut utiliser des tournures adaptées :

  • La juxtaposition du masculin et du féminin : citer systématiquement les deux sexes et les mettre par ordre alphabétique.

    Exemple : « gays et lesbiennes », « femmes et hommes », « lycéennes et lycéens »

  • Dans le cadre d’exemples prenant en compte des personnes, alterner le féminin et le masculin. Exemple : dans un guide sur les parcours politiques, mettre des exemples de femmes politiques et d’hommes politiques alternativement ;

  • La neutralité sous forme de termes épicènes1 en ultime recours.

  1. Pour les contextes qui permettent l’innovation grammaticale, la règle de genrage par utilisation du tiret simple est la méthode de genrage de référence2.

En aucun cas un texte EELV ne doit utiliser la technique dite du « e entre parenthèses » car on ne met pas les femmes entre parenthèses.

Par ailleurs, il est possible d’expérimenter d’autres règles de genrage, dont voici quelques exemples :

  • La règle dite « accord de proximité » : accord avec le genre du nom le plus proche
    Exemple : « Que les hommes et les femmes soient belles ! »

    Cette règle existait déjà …

  • Usage de la barre oblique

    Exemple : « Nous, citoyens et citoyennes engagé/es, membres, acteurs, actrices, adhérent/es au processus de création d’un mouvement unifié de l’écologie politique, (…) »

  • Usage de la majuscule

    Exemple : « Nous, citoyens et citoyennes engagéEs, membres, acteurs, actrices, adhérentEs au processus de création d’un mouvement unifié de l’écologie politique, (…) »

    Usage surtout en Allemagne

  • Féminin neutre

    Tout le texte est au féminin

  • En fonction du nombre de femmes et d’hommes

    Exemple : « Lucie, Charlotte, Madeleine et Pierre sont des logiciennes averties »

  • Autres règles à expérimenter avec le groupe de travail ad hoc.

1Un terme épicène prend la même forme pour des hommes ou des femmes. Exemple : membre, personne.

2Le préambule des statuts d’EELV devient par exemple : « Nous, citoyens et citoyennes engagé-es, membres, acteurs, actrices, adhérent-es au processus de création d’un mouvement unifié de l’écologie politique, affirmons l’urgence à créer une nouvelle culture du pouvoir et des responsabilités qui soit enfin accordée à la nécessité d’un renouvellement profond de notre démocratie, à l’époque, à une démocratie qui inclut enfin toute la diversité et la richesse de notre société. En d’autres mots, notre mouvement répond aux profondes aspirations au changement et se veut en rupture avec la confiscation de la politique par quelques un-es. Il prône l’ouverture au monde, et la solidarité due à toutes celles et ceux qui l’habitent, l’émancipation et l’autonomie de chacun et de chacune, le refus des inégalités, la solidarité et la responsabilité comme moteurs de l’action. »