Notre corps nous appartient-il toujours ?
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Le sommet de Rio appelé « Rio + 20 » n’est pas seulement un échec du point de vue environnemental (et notamment l’absence d’engagement pour les droits des femmes à la propriété ou à l’héritage des terres), c’est également un recul pour les droits des femmes. En supprimant la mention « droit à la santé sexuelle et reproductive » pour ne mentionner que la « santé sexuelle et reproductive », l’accord final adopté renie ce droit élémentaire des femmes à maîtriser leur corps et leur reproduction (contraception, avortement, …), pour ne le voir que sous le prisme de la santé, obéissant ainsi à la pression du Vatican (pays observateur) et d’autres pays conservateurs1.

Et pourtant, ce droit plus que nécessaire ne saurait se limiter à la santé.

En France, le planning familial est régulièrement la cible d’attaques venant de groupes anti-avortement, au point que le Planning Familial de Paris va porter plainte pour une intrusion dans leurs locaux en juin.

Au Maroc, la loi peut obliger un violeur à épouser sa victime, ce qui a causé en mars le suicide d’Amina Al Filali, une adolescente de 16 ans.

En Colombie, c’est l’association « Women’s Link Worldwide » qui lutte pour la santé sexuelle et reproductive qui est attaquée à de multiples reprises. Le 7 mai, un coup de feu a été tiré sur leurs bureaux.

Combien d’exemples de part le monde faudra-t-il pour que ces droits à la santé sexuelle et reproductive soient reconnues ?

 

1. Notamment la Russie, le Honduras, la République dominicaine, le Nicaragua, le Chili, la Syrie, l’Égypte, et le Costa Rica.