Réaction au Vert historique qui peut se rhabiller
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En page 4 du Journal du Dimanche figurait ce week-end un article titré « Un divorce entre le PS et les Verts ? » Parmi les commentaires cités par Cécile Amar et Arthur Nazaret, auteurs de l’article , celui-ci :

« « La mariée, il faut l’habiller avant de la baiser », balance un Vert historique, qui voit bien que l’habillage est difficile.»

La citation est reprise en exergue.

La commission féministe tient à dire son indignation quant à l’inacceptable sexisme de tels propos. Des propos typiques d’une certaine pratique archaïque de la politique dont la grivoiserie machiste fut, et demeure manifestement, un des fers de lance. Ce n’est pas ainsi qu’ EELV pourra incarner une autre manière d’agir et intervenir dans la vie publique.
Si ceux qui pensent et s’expriment de la sorte n’ont pas conscience du machisme crasse de ces propos, qu’au moins ils s’abstiennent d’exprimer tout haut leurs pensées, et méditent ces réflexions :

  1. L’habillage et la « consommation » de la mariée sont des métaphores pour désigner la conclusion d’un accord politique. Ainsi, symboliquement, les femmes ne sont pas parties prenantes des négociations mais bien des objets que les hommes échangent et qui scellent les accords.
  2. La « consommation » de la mariée apparaît comme la prime et le but ultime du mariage. Là encore, les femmes n’apparaissent pas comme les parties prenantes et consentantes des unions matrimoniales mais des objets que l’on achète et que l’on consomme et dont le prix est d’autant plus élevé que l’on en a la primeur.
  3. Ce qui est choquant ce n’est donc pas l’évocation du mariage dans une société où celui-ci est en désuétude, ni le vocable « baiser » qui peut être conjugué de bien des façons, mais la représentation métaphorique des femmes comme objets d’accords négociés par les hommes, des femmes comme objets de plaisir et jamais comme sujets des négociations politiques et sujets de leur propre plaisir.
  4. Cette métaphore a été employée pour décrire une négociation dans laquelle on entend peu parler des femmes et où le sort des candidates est loin d’être garanti.