Journée internationale des droits des femmes
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Cette année, la journée des droits des femmes a un écho particulier, une musique de liberté qui l’accompagne. La chute des dictatures tunisiennes et égyptiennes est porteuse d’espoir pour les femmes de ces deux pays, et, au-delà, pour les femmes du monde entier.

Les revendications de ces femmes à leurs droits et à l’autonomie au même titre que les hommes ont été affirmées pendant ces révolutions. Également parties prenantes dans les revendications révolutionnaires, elles savent que l’émancipation de tous passent par l’émancipation de toutes. Elles connaissent les risques d’affirmer leur liberté, que cela soit du refus de porter le voile, à celui de dépendre d’un conjoint ou d’un père.

Si les femmes d’Europe, d’ Afrique, d’Amérique, d’Inde, de Chine ou d’Asie ont très souvent perdu leurs droits en temps de guerre et en régime autoritariste, quelle qu’en fut l’avancée (droit à l’avortement restreint en Italie, droit au travail en Arabie Saoudite, droit à l’éducation un peu partout, droit à l’espace public, droit à ne pas être un corps-objet), ces temps de révolution sont propices à gagner leurs droits.

Mais aujourd’hui, et comme dans toute l’histoire de l’humanité, elles sont victimes d’une invisibilité criante. Dans le premier gouvernement tunisien après le départ de Ben Ali, seulement trois femmes étaient présentes.

Après le départ de Moubarak, il n’y a eu aucune femme dans le conseil des sages, et il n’y en a aucune dans le comité constitutionnel sensé réformer la constitution. Elles sont très peu présentes dans les médias. Et des voix commencent à s’élever contre les femmes.

Oui, les révolutions arabes sont porteuses d’espoir. Mais pour les femmes, la lutte ne s’arrête pas au départ d’un dictateur. Il faut continuer jusqu’à l’obtention de leurs pleins droits, qui sont au coeur du projet écologique et démocratique. Ces droits tiennent en 3 points du féminisme humaniste :

  • l’égalité de droits et de devoirs dans le code civil et civique, famille, mariage, éducation (égalité des droits dans le mariage, autorité parentale conjointe, parité en politique)

  • le droit fondamental d’être un être humain, une personne  et une citoyenne à part entière (corps-sujet, libre disposition de ses ressources,  prise en compte de la culture des femmes dans le débat politique)

  • le droit de se projeter dans l’avenir collectif des société qui bougent, en direct, et pas via éducation des enfants interposés


En France aussi, les rapports de domination hommes/femmes sont toujours à l’oeuvre. Force est de constater les inégalités dont les femmes sont l’objet. Elles continuent à se battre :

– Pour l’égalité des salaires, la mixité de l’emploi et la régularisation de toutes les travailleuses sans papiers, contre le travail partiel imposé et la précarisation : 80% des salariés qui vivent avec 750€ par mois sont des femmes.

– Pour le droit à l’avortement et la contraception menacé par la casse de l’hôpital public et la remise en question de la sécurité sociale.

– Pour le maintien et le développement du service public : santé, petite enfance, éducation, justice… et contre la réforme des collectivités territoriales.

– Pour l’application de la loi du 9 juillet 2010 contre les violences faites aux femmes, le comité de suivi et de vigilance exige des moyens.

– Pour le respect du droit d’asile pour les femmes persécutées, non seulement en raison de leurs opinions politiques ou dans le cadre de persécutions racistes et religieuses, mais aussi de leur orientation sexuelle.

– Pour une véritable lutte contre la lesbophobie, le sexisme, le racisme et toutes les formes de discrimination dont sont victimes les femmes, pour une véritable politique d’éducation à l’égalité.

Nos luttes sont communes et nos aspirations se rejoignent : qu’on vive à Tunis, Kaboul, Rome ou Varsovie, Kinshasa ou Paris, les combats pour l’EGALITE, la LIBERTE et la DIGNITE nous réunissaient hier et nous rassemblent aujourd’hui.

Partout dans le monde des femmes font entendre leur voix pour revendiquer la dignité, l’égalité et la liberté.

Toutes et tous ensemble pour un monde égalitaire, laïque et contre la mondialisation néolibérale, manifestons le samedi 5 mars à 14h30 au Trocadéro (Parvis des droits de l’homme)